Lettre ouverte aux adoptés du centre Sfânta Ecaterina à Bucarest : votre droit à la vérité.

Vous avez le droit de connaître toute la vérité sur vos origines et les circonstances de votre départ de Roumanie.

Leagănul De Copii Nr. 1, București

Pourquoi cette lettre vous concerne ?

Chers adoptés,

Vous avez le droit de connaître toute la vérité sur vos origines et les circonstances de votre départ de Roumanie.

Cette lettre n’a pas pour but de raviver des blessures, mais de vous donner les moyens de réclamer des réponses, des réparations et une reconnaissance officielle des abus subis. Votre histoire ne doit pas être effacée, et justice doit être rendue pour ceux qui ont souffert dans l’ombre de ces institutions.

La réalité cachée de Sfânta Ecaterina

Le Centre Sfânta Ecaterina à Bucarest, autrefois le plus grand orphelinat de Roumanie, était un point central pour des réseaux organisés qui exploitaient des enfants abandonnés, volés ou manipulés, les plaçant sur un marché lucratif de l’adoption. Sous couvert de missions humanitaires, des agences d’adoption ont dissimulé corruption, trafic humain et exploitation dans la Roumanie post-Ceaușescu. Fondé à l’origine par la famille de la princesse Ecaterina Olympia Caradja-Cantacuzino (1893-1993), le centre est devenu, dans les années 2000, un symbole.

Princesse Ecatrina Caradja

@dosaresecrete-Princesse Ecatrina Caradja

Des études comme le Bucharest Early Intervention Project (BEIP) (1) ont fait la promotion de la désinstutionalisation, tout en soulevant des questions éthiques sur l’utilisation de mineurs comme sujets de recherche. Les méthodes controversées du BEIP, comme la randomisation d’enfants dans des environnements nuisibles, visaient à promouvoir la l’adoption internationale.

L’Ong SERA (Solidarité enfants roumains abandonnés) était l’organisateur du BEIP, comme révélé dans le documentaire allemand « Cherche enfant, paye cash – le lobby de l’adoption ». 2

Malgré ces graves allégations, SERA a été déclarée ONG d’utilité publique par le gouvernement roumain en 2020, et bénéfice des fonds européens.

Une vérité plus sombre : trafic et exploitation

Derrière la façade humanitaire se cache une réalité troublante. Des documents déclassifiés américains suggèrent que la famille Caradja, notamment Alexandra « Tanda », aurait été impliquée des opérations d’intelligence après la guerre. Dans les années 1990, Sfânta Ecaterina est devenu un centre de trafic d’enfants, avec la participation des avocates comme Iliana Bustea (Fondation Irene).

https://www.archives.gov/files/declassification/iscap/pdf/2010-081-umissdoc8.pdf

Extrait document déclassifié par le Interagency Security Classification Appeals Panel (ISCAP)-archives nationales des Etats Unis

Le Musée de l’Abandon : une mémoire sélective ?

La chaîne de mensonges sur les horreurs des orphelinats roumains se perpétue depuis des décennies, transformant la souffrance en un business lucratif pour les acteurs impliqués dans la désinstitutionalisation et les adoptions internationales, comme en témoigne le Muzeul Abandonului (Musée de l’Abandon), lancé en 2021 comme un « musée-forum digital et participatif » prétendant cartographier la culture de l’abandon et offrir un espace de dialogue pour les survivants du système communiste et post-communiste. Cependant, ses liens avec SERA et Hope and Homes for Children Romania, acteurs clés du lobby de la désinstitutionalisation, suscitent des inquiétudes.

Ces groupes sont critiqués pour avoir promu des fermetures d’orphelinats qui ont facilité des adoptions lucratives, tout en ignorant les accusations de corruption et de trafic. Ce récit sélectif risque de blanchir l’histoire, transformant les horreurs du passé en une entreprise rentable pour les mêmes réseaux, désormais déguisés en sauveurs.

Le projet de régénération : guérison ou effacement ?


Aujourd’hui, le projet de régénération urbaine annoncé en 2023 pour transformer l’ancien site en campus avec musée, parc et centres thérapeutiques, géré par la DGASPC,( (Direcția Generală de Asistență Socială și Protecția Copilului), et financé par des fonds européens interroge : est-ce une reconnaissance historique ou une tentative d’effacer le passé, les souffrances et les trafics qui ont marqué votre histoire ? Il est temps d’exiger des enquêtes pour préserver la mémoire et obtenir justice. (3)

Chers adoptés, il est temps d’exiger des enquêtes pour préserver la vérité, les documents nous concernant et obtenir justice.

Votre histoire compte. Assurons-nous qu’elle ne soit ni oubliée ni réécrite.

Marion LE ROY

(1) L’expérimentation BEIP (Bucharest Early Intervention Project), lancée en 2000 par des chercheurs comme l’américain Charles Nelson, est une étude randomisée sur les effets de la privation psychosociale dans ces institutions : elle a comparé des enfants restés en orphelinat (comme ceux du Leagănul Sfânta Ecaterina, rebaptisé sous le communisme) à ceux placés en familles d’accueil, révélant des impacts durables sur le développement cérébral, mais soulevant des critiques éthiques pour avoir maintenu un groupe contrôle en institution, potentiellement prolongeant leur souffrance au nom de la science.

(2)

https://www.youtube.com/watch?v=PCkcT8M0Ew0 : Lettre ouverte aux adoptés du centre Sfânta Ecaterina à Bucarest : votre droit à la vérité.

(3) https://www.g4media.ro/fostul-orfelinat-sfanta-ecaterina-de-la-arcul-de-triumf-proiectat-sa-fie-transformat-prin-regenerare-urbana-intr-un-campus-cu-doua-zone-una-publica-cu-muzeu-si-parc-si-alta-cu-c.html

Leagănul Ecaterinei, un hub socio-educațional modern, printr-un parteneriat public-privat pentru comunitate



Les pressions officielles d’Enfance et Familles d’Adoption (EFA) : un regard critique sur leur plaidoyer

Chez Racines et Dignité, nous nous engageons à défendre les droits des enfants et à exposer les dynamiques qui affaiblissent les protections internationales, comme la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Aujourd’hui, nous examinons les sources officielles d’Enfance et Familles d’Adoption (EFA), une fédération influente dans le paysage de l’adoption en France. Bien que leurs actions soient présentées comme un soutien aux familles, elles révèlent souvent une pression pour assouplir les règles, au risque de contourner les principes éthiques de la CIDE.

La Structure et le Positionnement d’EFA

EFA est une fédération regroupant 92 associations départementales et environ 6 000 familles adoptives et adoptés majeurs. Elle se définit comme un mouvement qui « prépare et guide les candidats à l’adoption » et « soutient les adoptants dans leur parentalité ». Sur leur site officiel, une section est dédiée aux « prises de position » et communiqués, où ils expriment ouvertement leur plaidoyer pour des réformes en matière d’adoption. Ce positionnement n’est pas neutre : il vise à influencer les politiques publiques en faveur d’un accès plus facile aux enfants, tant au niveau national qu’international. EFA met l’accent sur l' »intérêt supérieur de l’enfant », mais leurs propositions priorisent souvent les besoins des familles adoptives, ce qui peut entrer en conflit avec les exigences de la CIDE pour une protection stricte contre les abus.

Des documents publics qui révèlent une pression claire

L’un des exemples les plus emblématiques est leur document « 10 propositions pour une mobilisation en faveur des enfants délaissés », publié en juillet 2023. Ce PDF, accessible publiquement, exerce une pression directe sur les autorités françaises pour réformer les politiques d’adoption :

  • Proposition 1 : Créer une cellule nationale de soutien pour les pupilles de l’État, afin de faciliter leur placement en adoption.
  • Proposition 2 : Adapter les agréments pour mieux correspondre aux profils des familles et des enfants, accélérant ainsi les matching.
  • Ils appellent aussi à un rééquilibrage des budgets : par exemple, ils soulignent que seulement 89 000 € étaient alloués à l’adoption nationale en 2012, contre 6 millions pour l’internationale, et demandent une augmentation pour « mobiliser » plus d’enfants vers l’adoption.

Ces propositions impliquent une pression sur les institutions pour augmenter le nombre d’enfants disponibles à l’adoption, en alertant sur les 150 000 enfants placés à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Ils réitèrent des recommandations non appliquées depuis 1995, issues de rapports comme ceux de Mattei ou Colombani. Bien que cela semble constructif, ce lobbying est orienté vers un accès accru aux enfants, potentiellement au détriment des efforts pour préserver les familles biologiques – un pilier de la CIDE.

Participation à des événements officiels

EFA ne se limite pas aux documents : ils participent activement à des colloques et débats officiels. Par exemple, lors d’un événement organisé par le Ministère des Affaires étrangères en 2016, Nathalie Parent, représentante d’EFA, a discuté des impacts des suspensions d’adoptions internationales (comme en République Démocratique du Congo). Ces interventions visent à plaider pour une reprise des flux d’adoptions, en minimisant les risques éthiques soulignés par des scandales passés. En 2025, EFA continue d’organiser des journées professionnelles et des webinaires, comme ceux prévus en novembre sur les pupilles de l’État, renforçant leur influence auprès des décideurs.

Pourquoi cela nous préoccupe chez Racines et Dignité

Ces actions d’EFA, bien que légales et transparentes, illustrent comment un plaidoyer « constructif » peut affaiblir les garde-fous de la CIDE. En poussant pour plus de budgets et de rapidité, ils risquent d’ignorer les causes profondes de l’abandon (pauvreté, inégalités) et les adoptés qui réclament plus de transparence sur leurs origines.

Plus récemment, un article de La Croix (juin 2025-Fin de l’adoption internationale : « On a l’impression d’être des voleurs d’enfants ») rapporte le désarroi des familles face aux fermetures, avec des adoptants se sentant « comme des voleurs d’enfants » à cause des falsifications révélées – et EFA est citée comme partenaire dans des débats sur ces « pratiques illicites », où ils plaident pour une continuité malgré les risques.

Nous appelons à une vigilance accrue : rejoignez Racines et Dignité pour soutenir des réformes qui priorisent vraiment l’enfant, pas le « marché » de l’adoption.

Partagez vos témoignages, et ensemble, défendons une enfance respectée et protégée.

https://www.la-croix.com/societe/fin-de-l-adoption-internationale-on-a-limpression-detre-des-voleurs-denfants-20250612

Article préparé avec @grok avec alimentation de sources

150 enfants roumains victimes d’un réseau de trafic : visas médicaux frauduleux, abus sexuels et enfermement – Où est la Justice ?

150 enfants roumains victimes d’un réseau de trafic : visas médicaux frauduleux, abus sexuels et enfermement – Où est la Justice ?

Le collectif Racines & Dignité est né d’une urgence et d’une vérité révélée grâce au travail de Madame Roelie Post (1), politologue néerlandaise et fonctionnaire à la Commission Européenne, où elle s’est spécialisée sur les droits des enfants en Roumanie. Reconnue comme lanceuse d’alerte aux Pays-Bas, mais ni par la Commission Européenne ni par la justice Belge, elle a été licenciée en 2018 après avoir dénoncé les abus dans les adoptions internationales. Malgré les intimidations très graves et l’absence de reconnaissance de la Commission Européenne, son travail, bien documenté, nous a ouvert les yeux sur une vérité dérangeante : derrière les adoptions internationales se cache un système qui engendre systématiquement des abus, orchestrés par des réseaux de trafic organisés. Par ces révélations, cette vérité cachée par le lobby d’adoption, nous avons créé le collectif Racines & Dignité pour défendre les victimes de ces pratiques. Notamment, à l’image des 150 enfants roumains amenés dès 1990 en France par l’ONG SERA France-Roumanie sous prétexte de visas médicaux. Par la suite, SERA France-Roumanie a fusionné avec la Fondation Care France, qui a pris le relais pour assurer le suivi de ces 150 enfants, mais sans mettre fin aux abus qu’ils subissent.

Nous révélons des faits glaçants et appelons à une mobilisation urgente pour que justice soit rendue.

Un trafic organisé avec des visas frauduleux

Entre les années 1990 et 2011, 150 enfants roumains ont été amenés en France et en Belgique par l’Ong SERA, dirigée par M. de Combret, sous prétexte de visas médicaux de courte durée. Ces visas étaient basés sur des faux certificats médicaux avec un réseau de médecins, et sans le consentement de leurs familles puisqu’ils étaient déclarés « abandonnés« . Les enfants étaient systématiquement déplacés de leurs villes natales pour que leurs familles ne les retrouvent pas. Des familles cherchent leurs enfants portés disparus.

En 2006, SERA France fusionne avec la fondation CARE France. En 2007, le programme SERA a été confié à l’association Vivre En Famille en avril 2007 tandis que CARE France assure les aspects financiers. Mme Arielle de Rothschild ( Gérante chez Rothschild,) est présidente de CARE France

Pire encore, la grande majorité de ces enfants n’est jamais retournée en Roumanie, leurs familles restant sans nouvelles, plongées dans l’angoisse et l’incertitude.

Abus sexuels, maltraitances, tortures et séquestrations

Une fois en France, ces enfants ont été livrés à un sort tragique. Beaucoup ont été abusés sexuellement, séquestrés, et maltraités dans des familles d’accueil ou des institutions. Une jeune femme que nous accompagnons déclarée handicapée, arrivée en 2000, a été violée à l’âge de 18 ans par un membre de sa famille d’accueil, avant d’être placée dans une institution spécialisée Ces violences, infligées à des enfants déjà vulnérables, révèlent une cruauté insupportable.

Voici un exemple d’ histoire parmi tant d’autres souvent racontée pour manipuler ou justifier les actions de l’Ong SERA

Un Banquier Fortuné au Secours des Enfants Roumains- Pourquoi les déplacer en France et ailleurs ?

Pourquoi déplacer une enfant en France ?

Enfermement et traitements médicaux lourds : un réseau à l’œuvre ?

Aujourd’hui, la majorité de ces 150 enfants sont enfermés dans des institutions, souvent sous des traitements médicaux lourds, parfois injustifiés, qui les maintiennent dans un état de dépendance et de silence. Nous soupçonnons l’existence d’un réseau derrière ces agissements, qui aurait orchestré leur enfermement pour étouffer leurs voix et protéger les responsables.

Qui tire les ficelles de cette machine à broyer des vies ?§

Une inaction des autorités qui scandalise

En 2022, notre collectif a déposé des plaintes au parquet de Paris, accompagnées de preuves accablantes contre SERA. Malgré nos alertes répétées et de nombreuses plaintes, la procureure de la République reste muette.

M. de Combret n’a jamais été auditionné, alors que certains d’entre nous ont été entendus par l’OLTIM (Office de lutte contre le trafic illicite de migrants). Cette inaction est une trahison pour ces enfants.

Des intimidations pour nous faire taire

Le 25 mai 2025, Marion Le Roy a reçu un e-mail frauduleux envoyé depuis une adresse falsifiée (a….@gendamerie.interieur.gouv.fr (mailto:a……@gendamerie.interieur.gouv.fr), alors que le domaine officiel est gendarmerie.interieur.gouv.fr). Cet e-mail, prétendant mener une « enquête judiciaire » sans aucune information, demandait ses coordonnées.

Le 27 mai 2025, après être allée dans une brigade de gendarmerie pour dénoncer cette fraude, il a été bien confirmé que l’expéditeur, A……l, est un gendarme en poste. Il sera même contacté, et a admis avoir envoyé cet e-mail, sans référence officielle, et a tenté de la recontacter à 17h42, sans succès.

Ces actes, qualifiables d’usurpation d’identité numérique (article 226-4-1 du Code pénal) et de tentative d’intimidation (article 434-5), soulèvent une question grave : ce gendarme agit-il pour protéger un réseau impliqué dans ce trafic ? Ces pressions mettent Marion et toutes les victimes en danger.

D’après une source fiable, aucune plainte n’a été déposée contre Marion Leroy : ces agissements relèvent uniquement de l’intimidation, visant à faire taire notre combat.

Un appel à la mobilisation

Face à l’inaction des autorités, nous restons déterminés

Nous lançons un appel urgent à la société civile, aux médias, et aux organisations de défense des droits humains :

  • Exigez une enquête approfondie sur ce réseau et sur les agissements de ce gendarme.
  • Demandez des mesures de protection, d’assistances immédiates pour les 150 enfants, et toutes les victimes arrivées illégalement en France via l’adoption internationale.
  • Brisez le silence sur ce trafic qui détruit des vies depuis des décennies.

Et des questions cruciales restent en suspens face à un réseau tentaculaire et transfrontalier :

  • Combien sont arrivés avec de faux diagnostics médicaux, car ces certificats frauduleux étaient le moyen utilisé pour justifier leur venue en France sans le consentement de leurs familles.
  • Combien de ces 150 enfants sont encore vivants aujourd’hui ?
  • Pourquoi la fondation CARE France, qui a pris le relais pour le suivi de ces enfants, n’a-t-elle pas agi pour les protéger face à tous ces abus ?
  • Ces enfants ont ils été des cobayes pour des expérimentations médicales ?
  • Les familles d’accueil qui les ont accueillis étaient-elles réellement agréées par les autorités ?
  • Combien d’argent ces familles et l’ONG SERA ont-elles touché pour ces placements ?

Rejoignez notre combat : partagez cet article, contactez-nous pour témoigner ou apporter votre soutien, et aidez-nous à faire entendre la voix de ces 150 enfants.

Ensemble, nous pouvons obtenir justice face ces crimes contre l’humanité.

Contact : grouperacinesetdignite@protonmail.com

(1) : https://www.roeliepost.eu/

« Romanian for export only » (2007-Roelie Post)- https://www.roeliepost.eu/buy-the-book/

La Famille Adoptive Française (1946-2025) : Soupçons de trafic d’enfants, abus de la rue du Bac et enfants roumains.

La FAF, qui a servi d’intermédiaire pour 8 500 adoptions en France et à l’étranger depuis sa création, a annoncé sa fermeture en 2025 via un message discret publié sur son site internet le 24 janvier. Selon Libération, ce message, signé par le président Damien O’Neill, indique que l’année 2025 sera « très particulière » pour la FAF et les Nids de Paris, et que l’organisme est « contraint de mettre un terme à cette magnifique aventure ». Cette annonce est restée largement inaperçue dans les médias, hormis la couverture de Libération dans son article du 21 février 2025.

https://www.liberation.fr/societe/familles/lorganisme-la-famille-adoptive-francaise-soupconne-de-trafic-denfants-dans-les-annees-1960-annonce-sa-fermeture-20250221_KENJRHQ7E5FXJJPUB7OXQM6SSM

Souvenez vous «Libération» a publié une enquête en juin 2024 sur plusieurs intellectuels français, mis en cause pour des crimes sexuels. Parmi les hommes impliqués, on retrouve de grands patrons de presse, un avocat François Gibault et l’écrivain Gabriel Matzneff.

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/les-hommes-de-la-rue-du-bac-16-comment-une-bande-pedocriminelle-a-sevi-pendant-des-annees-au-coeur-de-paris-20240613_X4JG5UTH7RFWVDA7WM5PLBJHGU

La FAF et l’affaire de la rue du Bac, bien que séparées dans leurs faits, sont liées par un contexte systémique : les failles dans les processus d’adoption (illustrées par les pratiques de la FAF) et l’impunité dans certains milieux influents (illustrée par les abus de la rue du Bac) ont créé un environnement où des enfants vulnérables pouvaient être exploités. Inès Chatin, adoptée en 1974 dans des conditions douteuses, et victime de crimes sexuels dénonce un lien possible entre son adoption irrégulière et les abus subis.

Lien avec le fax de François de Combret (1990)

Le fax (archives diplomatiques) envoyé par M. François de Combret de la maison de la banque Lazard &compagnie le 19 novembre 1990 à M. Renaud Vignal (ambassadeur à bucarest), mentionnant M.Petre Roman, alors Premier ministre roumain, éclaire le rôle historique de la FAF dans les adoptions internationales. M. de Combret, qui venait de fonder l’Ong SERA (avec M. Claude Griscelli et M.François Delafosse) pour aider les orphelins roumains, proposait d’impliquer la FAF pour « trier » les enfants à adopter, dans un contexte où les orphelinats roumains, médiatisés après 1989, suscitaient une forte demande. Les émissions de TF1 évoquées dans le fax visaient probablement à sensibiliser le public français, mais aussi à stimuler cette demande.

Ce projet intervient après les irrégularités documentées dans les années 1960-1970, et les soupçons de trafic d’enfants roumains dans les années 1990 (10 000 enfants « exportés » en 1992, selon des rapports) montrent que ces initiatives, bien qu’humanitaires en apparence, ont souvent conduit à des abus.

La fermeture discrète de la FAF en 2025 pourrait refléter une volonté d’étouffer ces controverses, y compris celles liées à des projets comme celui de M. de Combret qui impliquaient l’organisme dans des adoptions internationales potentiellement opaques.

Omerta sur les scandales des trafics d’enfants roumains dans l’adoption internationale : une enquête sur Arte

« Derrière les pressions, il y a un marché horrible et gigantesque dicté par l’argent. Dans nos sociétés modernes, lorsqu’une personne fait un achat, elle exige le meilleur, la meilleure qualité, le modèle parfait. C’est malheureusement similaire pour les enfants. » C’est ainsi que Mme Emma Nicholson, ancienne rapporteure du Parlement européen pour la Roumanie (2000-2004), décrivait les dérives du marché de l’adoption internationale dans le documentaire « Adoption : les dessous d’un trafic » de Hubert Dubois en 2004.(1) Elle a été de suite remplacée par M. Pierre Moscovici.

Le mardi 12 novembre 2024, Arte diffusera le documentaire intitulé « Adoption, un scandale planétaire ». Derrière ce titre sensationnaliste, probablement influencé par les lobbies pro-adoption, l’objectif semble être de masquer les véritables enjeux, en exposant uniquement une partie visible de l’iceberg. Les manœuvres des acteurs du lobby de l’adoption continuent de manipuler l’opinion publique, sous couvert d’un changement de ton.

Les scandales de l’adoption sont pourtant dénoncés depuis plus de deux décennies, notamment par les adoptés eux-mêmes, victimes de trafics illicites, comme Tinan Le Roy (2) Le documentaire de 92 minutes donne la parole à des adoptés exprimant leur colère face aux mensonges découverts, tout en présentant des actions menées dans divers pays, notamment au Chili, en Corée du Sud et au Sri Lanka. Les deux réalisatrices ont invité des adoptés, des familles adoptives (qui disent qu’elles étaient ignorantes de la nature frauduleuse des adoptions, même si elles ont donné beaucoup d’argent), des historiens, des responsables politiques, ainsi que des membres du lobby de l’adoption – présents dans les génériques pro-Conventions de La Haye – et Olivier de Frouville, président du Comité des disparitions forcées des Nations Unies. Il évoque la déclaration du 29 septembre 2022, qui reconnaît que les adoptions internationales illégales peuvent, dans certaines circonstances, constituer des crimes contre l’humanité et offrir aux victimes un droit à la vérité, à la justice et à la réparation.

Néanmoins, notre collectif Racines et Dignité déplore l’omerta persistante autour des trafics d’enfants roumains, un sujet bien connu depuis les années 1990, mais évoqué de manière superficielle dans le documentaire, avec seulement quelques secondes d’attention. Depuis 2022, des victimes nées en Roumanie, arrivées avec des visas médicaux temporaires et parfois mutilées, ont déclenché des enquêtes judiciaires en France et en Belgique.

Plus révoltant encore, le documentaire semble faire la promotion de la Convention de La Haye de 1993, au détriment de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CIDE), qui reste pourtant la base juridique primordiale et universel. Cette distorsion, renforcée par l’interview de Hans Van Loon, acteur clé de la mise en œuvre de la Convention de La Haye. Tout semble orchestré pour affaiblir les protections offertes par la CIDE.

Pour rappelle après plusieurs visites en Roumanie, le 5 Avril 1991, un groupe de 5 experts sur l’initiative l’ISS (International Service Social)  et Defence for Children International publie un nouveau rapport intitulé « L’adoption des enfants roumains par des étrangers » M. Nigel Cantwel et M. Hans Van Loon étaient au centre de ce rapport qui a servi à la création de la Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale.(3)

Ce groupe d’experts, propose un plan d’action avec une proposition de loi pour contrer l’article 21 b de la CIDE notamment que l’adoption doit redevenir un acte de protection de l’enfance. 

Lors d’une interview de Diana Kunz (Avocate, mère adoptive américaine-lobbyste)  dans un podcast du 13 mai 2024 sur MATTER (4) précise clairement que l’adoption internationale selon la CIDE n’est autorisée qu’en dernier recours si l’enfant ne peut pas être pris en charge de manière approprié dans son pays d’origine, son pays de naissance (article 21B). Pour contrer ce traité, la Convention la Haye a été rédigée pour faciliter l’adoption internationale (5).

Il convient de rappeler que, selon cette convention, l’adoption internationale ne doit être envisagée qu’en dernier recours, lorsque toutes les options dans le pays d’origine de l’enfant ont été épuisées (article 21b).

Le contournement de la CIDE socle juridique et universel est un véritable crime contre l’humanité.

Le rapport Gouzes, « Pour une éthique de l’adoption internationale », publié en novembre 2001 (6), mettait déjà en lumière l’existence d’un marché d’enfants, encouragé par un système d’adoption internationale délégué au secteur privé, sans réel contrôle par les autorités roumaines. Si évoquer les scandales est crucial, il serait tout aussi nécessaire de reconnaître ce qui fonctionnait et a été détruit par des lobbies influents.

Dans le cadre de son adhésion à l’Union européenne le 1er janvier 2007, la Roumanie avait instauré un moratoire, en juin 2001, sur les adoptions internationales, face aux trafics d’orphelins apparus après 1990. Il est indigne qu’une chaîne télévisée franco-allemande ignore les efforts entrepris par la Commission et le Parlement européens depuis les années 1990 pour soutenir la protection de l’enfance en Roumanie. Les pressions ont été tellement extrêmes que les positions de la Commission Européenne et du Parlement Européen ont fortement changé.

Plus scandaleux encore est le silence autour des progrès accomplis par la Roumanie dans ce domaine, avant leur détérioration due aux pressions des lobbies favorables à l’adoption internationale.

  1. Dessous d´un trafic hubert du bois – YouTubehttps://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Temoignages-2014-01-14-1089220
  2. https://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Temoignages-2014-01-14-1089220
  3. Rapport « Traite et disparition des enfants roumains » Marion Le Roy-Septembre 2022
  4. https://adoptionlawny.com/about-us/diana-kunz/
  5. https://adoptionlawny.com/about-us/diana-kunz/
  6. https://www.vie-publique.fr/rapport/24693-pour-une-ethique-de-ladoption-internationale
  7. https://www.youtube.com/watch?v=qlHYpgPZZXQ

Pressions, corruption du lobby d’adoption en Roumanie : les dessous d’un trafic

Le documentaire « Adoption : les dessous d’un trafic » sorti le 12 septembre 2004 du journaliste d’investigation français Hubert Dubois met en lumière la corruption et les fortes pressions exercées par des lobbies pour rouvrir les adoptions internationales en Roumanie.

Entre 1990 et 2001,  la Roumanie a largement eu recours à l’adoption internationale, voyant des milliers d’enfants partir à l’étranger dans des conditions souvent précipitées, marquées par des abus et des trafics. En juin 2001, le Comité Roumain pour les Adoptions (CRA) a suspendu l’enregistrement des nouvelles demandes d’adoption internationale de familles étrangères pour une durée minimale d’un an.

La Roumanie prend alors la décision de mettre un terme aux adoptions internationales en lançant des programmes axés sur la protection de l’enfance. Le pays dénonce un système qui a permis à l’adoption internationale de devenir un marché lucratif de l’enfance, justifiant ainsi le moratoire de 2001. C’est le point de départ d’une réforme législative visant à protéger les enfants en difficulté. La nouvelle loi prévoyait de stopper les adoptions internationales en gelant les dossiers en cours, concernant notamment des familles de France, des États-Unis, d’Italie et d’Israël. Le message de l’État roumain était sans équivoque : « aucune nouvelle demande ne serait acceptée« . Parallèlement, le gouvernement a développé des solutions pour garantir la protection de ses enfants.

Extrait « Adoption : les dessous d’un trafic » – film de Hubert Dubois – Galaxie Production/OFRT 2004

Les institutions ont été transformées en lieux de vie et, grâce à une volonté politique affirmée, les enfants quittant les centres de placement ont été placés dans des familles d’accueil, certaines d’entre elles exprimant leur souhait d’adopter ces enfants. L’objectif était de remplacer l’adoption internationale par l’adoption nationale.

En mars 2004, Gabriela Coman Secrétaire d’état de la protection de l’enfance a présenté son projet de loi devant le Sénat, alors que la Roumanie, candidate à l’Union Européenne, cherchait à se conformer aux normes européennes. Des délégations de parlementaires étrangers se sont succédées à Bucarest pour faire pression sur leurs homologues roumains, certains sénateurs restant indécis.

Les pressions allaient jusqu’à inclure des enjeux politiques, comme l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN, officialisée en avril 2004. Le Congrès américain, par exemple, avait exigé la levée du moratoire comme condition préalable aux négociations. Finalement, une cinquantaine d’enfants ont pu partir à l’étranger.

Madame Nicholson, députée au Parlement européen, est apparue comme la principale alliée de Gabriela Coman sur la scène internationale, face à un marché influencé par des intérêts financiers et politiques. L’ambassade des États-Unis à Bucarest, ainsi que les familles adoptives venues présenter leurs enfants roumains adoptés, ont poursuivi leur lobbying.

La semaine décisive est arrivée : la loi a été présentée et acceptée par le Parlement roumain en mai 2004, interdisant l’adoption d’enfants roumains par des familles non roumaines. Néanmoins, les lobbies avaient pour objectif de modifier cette loi après les élections présidentielles.

Lien du documentaire entier :

Ce documentaire aborde également les enjeux complexes de l’adoption internationale, en mettant particulièrement l’accent sur les pratiques douteuses observées au Pérou, Guatemala et à Madagascar.