Le documentaire « Vie volée » dénonce les pratiques frauduleuses qui sévissent dans le domaine de l’adoption internationale.

Réalisé par le cinéaste Belge d M. Daniel Lambo, ce documentaire a été présenté en avant-première le 21 mars 2024 à Docville, dans le cadre du festival international du documentaire à Louvain. Des membres de notre collectif Racines&dignité ont assisté à cette projection suivie d’un débat, qui a réuni de nombreux spectateurs comprenant des adoptés issus de divers horizons.

Photo @Daniellambo

https://www.docville.be/nl/film/gestolen-leven

Pendant 70 minutes, le cinéaste nous transporte en Inde, au Rwanda, en Colombie, en Roumanie et au Congo, mettant en lumière les rouages du système de l’adoption internationale, son influence sur la politique nationale et européenne, ainsi que des histoires poignantes de vies brisées, d’intimidations et de menaces permanentes.

Au fur et à mesure le cinéaste démontre la complexité et l’impitoyable du système d’adoption avec des conséquences graves pour les adoptés, leurs familles, ainsi que pour des figures telles que Mme Roelie Post, fonctionnaire de la Commission Européenne et lanceur d’alerte, M. Dieu Merci Kitambo, Coordonnateur National dans la Dynamique de lutte Contre le Trafic Humain au Congo, et M. Kurt Wertelaers, journaliste d’investigation Belge, qui dénoncent depuis des années ces pratiques illicites.

Photo @Daniellambo Les protagonistes : RaniT’Kindt, Kurt Wertelaers, Miranda Ntirandekura, Marcia Enge, et Roelie Post

Le documentaire se concentre sur notre site internet et sur le fait que le procureur belge ouvre une enquête fédérale à propos des adoptions en provenance de Roumanie.

https://racines-dignite.org/une-enquete-judiciaire-est-ouverte-en-belgique/

Ce qui est intéressant c’est que Daniel Lambo présente le jeu du puissant du lobby. M. Jean-Marie Cavada (ADLE, France), Mme Claire Gibault (ADLE, France), Mme Maud de Boer-Buquicchio, (Secrétaire Générale adjointe du Conseil de l’Europe) invitent les journalistes à une conférence de presse au Parlement Européen à Strasbourg le 19 février 2008 pour présenter une initiative sur une politique européenne d’adoption internationale. A cette conférence M. Jean-Marie Cavada ne semble pas être présent et c’est M. François de Combret un riche banquier ayant travaillé à Lazard, influenceur des Institutions Européennes et des politiques (vice-président de Care France et Fondateur de l’association Sera) qui prendra la parole. Tous plaident en faveur d’une création de procédure d’adoption commune à tous les États membres de l’UE en accord avec un récent rapport sur les droits de l’enfant. Cette initiative vise à encourager l’adoption internationale dans les cas où il n’existe pas de solution nationale. Plusieurs députés européens, ainsi que le Secrétaire Général adjoint du Conseil de l’Europe, ont conjointement rédigé une déclaration adressée aux ministres européens chargés des affaires familiales en ce sens.

Conférence de presse Strasbourg Parlement Européen le 9 février 2008 – Vers une procédure européenne d’adoption-M. François de Combret-Mme Claire Gibaut-Mme Maud de Boer-Buquicchio

Il est nécessaire de rappeler que ce même lobby en juin 2006 a organisé une réunion au Parlement Européen pour exprimer leur opposition à l’interdiction de l’adoption internationale en Roumanie. Ils ont critiqué cette politique en soulignant le nombre élevé d’enfants abandonnés en Roumanie chaque année et en arguant que l’adoption internationale offrait la seule chance pour ces enfants de trouver une famille aimante. Des représentants d’organisations humanitaires ont également exprimé leur soutien à cette position, soulignant que malgré les progrès réalisés en Roumanie, les abandons d’enfants continuaient et que l’adoption internationale devait être rétablie pour le bien-être de ces enfants.

Par la suite, après l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007, les institutions de l’UE ont commencé à promouvoir une politique pro-adoption internationale, exhortant le gouvernement roumain à lever l’interdiction de l’adoption internationale. Une fédération d’association de parents adoptifs français (EFA : Enfance Famille d’Adoption) avait déclaré sur leur blog : « Une Europe qui encourage les mouvements des biens et des personnes pour des raisons essentiellement économiques mais qui accepterait que puissent être interdits de circulation des enfants pour leur propre bonheur ne sera jamais une Europe telle que la rêvaient ses fondateurs ». (Rapport Mme LE ROY  » Traite et disparitions des enfants roumains »-Sept 2022 )

M. Jean-marie Cavada poursuit des actions dans l’intérêt des familles adoptives puisque nous assistons dans ce film à son discours du 2 février 2017, au sujet du rapport sur les adoptions transfrontalières. Il déclare ouvertement : « L’UE a réussi à réguler la libre circulation des marchandises, des capitaux, des hommes et des femmes, mais pas celle des enfants adoptés. Nous sommes sur la bonne voie pour faciliter la vie des familles adoptives… ».

De nombreux spectateurs ont été choqués par ses propos hors du commun.

Discours en plénière sur l’adoption transfrontalière -2017

Enfin, le cinéaste expose un autre scandale qui a éclaté en 2015 sur la fraude d’enfants Congolais en Belgique. Les parents et des défenseurs de lutte contre le trafic d’enfants au Congo témoignent de l’organisation du kidnapping des enfants. Ce qui est déplorable c’est cette organisation en réseau qui utilisent toujours les mêmes pratiques depuis des décennies envers les familles pauvres, isolées ou vulnérables et qui n’abandonnent pas leurs enfants. Ce réseau tient ce discours « on va offrir un avenir meilleur à votre enfant, il aura une bonne éducation, il sera soigné, bien nourri, il aura un beau métier et il viendra vous aider par la suite ».  Personne n’informe ces familles de la réalité de la rupture définitive, juridique de lien de parenté, c’est-à-dire de l’adoption plénière, l’enfant n’existe plus pour sa famille et son pays.

Ce qui est plus alarmant c’est le témoignage de l’avocat des familles adoptives Maitre Georges Henri Beauthier qui énonce clairement : « tout le monde savait, les ministères des affaires étrangères et de la justice belge que les enfants étaient volés ».

A la fin nous apprendrons également que le procès des enfants du Congo en Belgique est en pause car la principale trafiquante Mme Mpemba est introuvable.

Pour conclure, ce documentaire montre les réels effets pervers du système de l’adoption et des répercussions dénoncées depuis des années.  Cependant avec tous les scandales de trafics illicites d’enfants et au niveau international qui éclatent depuis des années, les victimes s’organisent de façon différentes puisqu’elles demandent des enquêtes judiciaires et que l’impunité cesse des acteurs de ce crime organisé.

Nous espérons que ce film fasse le tour de monde et qu’il soit rendu public dans les chaînes télévisées, que nos politiques, chefs d’états, institutions politiques se saisissent de ces graves problèmes pour soutenir les victimes car il y a urgence. Et surtout que la Convention Internationale des Droits de l’Enfant soit respectée et que les états se dé-ratifient de la Convention la Haye 93 qui ne va pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

Photo@Docville

Lever le voile sur les conflits d’intérêts et les pratiques illicites dans l’adoption internationale.

Ce mercredi 12 mars les membres du Groupe Racines&Dignité apprennent via les médias : « le rapport de mission d’inspection interministérielle (Affaires étrangères, Justice et Enfance), chargée en novembre 2022 de faire la lumière sur les pratiques illicites dans l’adoption internationale, est remis ce jour au gouvernement français, en présence de certaines associations. Un moment de vérité très attendu par les treize associations d’adoptés à l’international (Sri Lanka, Corée, Mali, Rwanda…)……..https://fr.news.yahoo.com/papiers-falsifi%C3%A9s-enfants-vol%C3%A9s-achet%C3%A9s-155543221.html

Des membres de notre groupe ont été entendus par deux inspectrices de cette commission le 10 février 2023. Suite à cela nous avons adressé un courrier à cette commission interministérielle avec un rapport et des demandes très précises. https://racines-dignite.org/les-victimes-nees-en-roumanie-ont-exprime-des-demandes-a-lenquete-interministerielle/

Aucun membre n’est invité pour cette remise des conclusions au gouvernement alors que nous avons été auditionnés. Pourquoi ?

Cependant une lettre ouverte a été adressée ce 11 février à Monsieur Séjourné Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères. Notre objectif est de mettre en lumière un conflit d’intérêts préoccupant au sein de la Mission de l’Adoption Internationale (MAI), qui, selon nous, nécessite une attention urgente. Ce courrier est également entre les mains de la justice.

Ce courrier met en avant que depuis 2002, la MAI collabore avec l’association Enfance Familles et Adoption (EFA) pour faciliter l’adoption internationale dans 23 pays, y compris en Roumanie et en Moldavie. Nous nous inquiétons de cette relation étroite car l’EFA, faisant partie d’un lobby influent de l’adoption, agissant comme intermédiaire pour connecter les familles adoptantes avec des avocats dans les pays d’origines des enfants. À travers notre expérience collective et nos recherches, nous avons découvert de nombreuses irrégularités et pratiques douteuses liées à ces adoptions, ce qui soulève des questions sérieuses sur l’éthique de ce processus.

Nous avons également pris l’initiative de rédiger un rapport détaillant la traite et la disparition d’enfants roumains, et avons fait parvenir ce document à divers responsables politiques et institutions à travers l’Europe. Malgré ces efforts, et la réalisation d’une étude historique sur les adoptions illicites financée par le ministère en 2021, l’accès public aux documents et archives pertinents reste limité puisque des archives sont inaccessibles pour 50ans avant la venue d’un des membre, ce qui nous empêche de comprendre pleinement l’ampleur de ces pratiques.

Notre lettre exprime notre indignation face à ces barrières et l’absence de transparence des autorités. Nous demandons des actions correctives pour mettre fin à ces conflits d’intérêts et garantir la protection des droits et du bien-être des victimes de traites illicites.

Nous croyons fermement que la justice et la transparence sont essentielles pour lutter contre l’impunité et soutenir les victimes de ces pratiques illicites.

Nous n’avons toujours pas reçu de réponse du cabinet ministériel à ce jour.

Une enquête judiciaire est ouverte en Belgique

C’est officiel : La Belgique ouvre une enquête fédérale judiciaire sur le trafic illicite des enfants roumains dans l’adoption internationale.


Il y a deux ans, Marion LE ROY porte-parole du groupe Racines et Dignité s’était rendue dans les bureaux de la police de Bruxelles pour déposer le dossier sur la traite et disparition des enfants roumains en demandant l’ouverture d’une enquête judiciaire.

A l’époque Marion était accompagnée par Madame Roelie Post lanceuse d’alerte qui a elle-même déposé plainte à plusieurs reprises depuis 2004.
La police nous avait conseillé d’identifier les victimes. Depuis lors, quelques victimes ont été identifiées et certaines d’entre elles ont porté plainte auprès du Procureur du Roi de Belgique.
Récemment, le Procureur du Roi nous a informé officiellement qu’il faisait ouvrir un dossier pour investiguer.

A ce jours, deux pays, la France et la Belgique ont ouvert des enquêtes judicaires concernant le trafic des enfants pour la migration illicite.
Des victimes ont été auditionnées par l’OLTIM en France (office de lutte contre le trafic illicite de migrants).

Nous attendons avec impatience les résultats de ces enquêtes.

Inédit : des membres du groupe Racines et Dignité ont été reçues au ministère des Affaires étrangères de Belgique pendant la Présidence Européenne.

Au cœur de la présidence européenne assumée par la Belgique, un événement marquant a eu lieu ce mercredi 31 janvier : des membres ont été reçues au ministère des Affaires étrangères.


Les objectifs de cet entretien a été de porter une réflexion urgente sur la mise en place d’une unité spécifique qui soit présente dans chaque pays Européens afin de traiter la question du trafic illicite d’enfants migrants roumains et stopper les acteurs ayant participé à ce vaste problème transfrontalier. Cela fait 30 ans que le dossier des enfants roumains et les dérives de la Convention La Haye 93 sont connus.

Il nous paraît primordiale que l’Union Européenne prenne une position ferme afin que la Convention Internationale des Droits de l’Enfant soit scrupuleusement respectée en tant qu’acquis communautaire. Les états ne peuvent plus ratifier la Convention de la Haye (1993) qui change l’interprétation de l’article 21b.


Après près de 2H30 d’échanges et évoqué la situation des victimes, nous avons demandé que le sujet du trafic illicite d’enfants migrants roumains soit porté à l’ordre du jour du prochain conseil des chefs d’états de l’Union Européenne.
Suite à cette réunion, un courrier a été adressé à Madame Lahbib, Ministre Belge des Affaires Etrangères et des Affaires Européennes, dans l’espoir que des actions urgentes soient mises en place pendant la Présidence Européenne de la Belgique.

Une première dans le monde de l’adoption internationale en France : une enquête judiciaire s’ouvre pour les adultes nés en Roumanie.

Communiqué de Presse du 26 janvier 2024

Une première dans le monde de l’adoption internationale en France : une enquête judiciaire s’ouvre pour les adultes nés en Roumanie.

Objet : Ouverture d’une enquête judiciaire préliminaire pour les infractions suivantes :

  • Arrestations,
  • Enlèvements,
  • Séquestration ou détention arbitraire de mineur de moins de 15 ans,
  • Aide à l’entrée, à la circulation ou séjour irrégulier d’un mineur étranger sur le territoire d’un autre état que celui d’origine
  • Eloignement du milieu familial

Le groupe Racine&dignité annonce officiellement l’ouverture d’une enquête judiciaire préliminaire décidée par Madame la Procureure de Paris concernant le trafic illicite dans le cadre d’adoptions internationales et l’arrivée sur le territoire français d’enfants roumains avec des visas de courte durée pour des soins médicaux.

Cette démarche s’inscrit dans notre engagement envers la transparence, l’équité et la recherche de la vérité.

Contexte :

Le 5 octobre 2022, les membres du groupe Racine&Dignitéissus :

de trafic légalisé dans le cadre de l’adoption internationale,

et retirés de leur pays et de leurs proches par des ONG pour des hospitalisations sur une courte durée avec des visas médicaux, ont adressé un dossier avec un rapport de 2022 sur la « traite et disparitions des enfants roumains » avec de nombreuses annexes à Madame Laure BECCUAU, Procureure de la République de Paris en dénonçant la mise en place d’un commerce d’enfants et les atteintes aux droits de l’enfant dont ils ont fait l’objet. Une plainte est déposée.

Nous demandions qu’une enquête judiciaire s’ouvre et que des investigations soient menées à l’encontre des principaux acteurs qui ont participé à notre exode forcé sans le consentement de nos familles biologiques, Il est également capital d’enquêter sur le rôle d’Etat dans cette affaire. En particulier, nous avons attiré l’attention sur l’ONG Solidarité Enfants Roumains Abandonnés (SERA France) qui a fait venir en France, dans les années 90, une centaine d’enfants roumains malades via des visas médicaux de courte durée. La plupart ne sont jamais retournés dans leur pays d’origine, d’autres sont arrivés sans le consentement de leurs familles biologiques. Sans compter que cette ONG parmi tant d’autres a été un intermédiaire important pour faciliter des adoptions d’enfants dès les années 90.

A cette plainte collective, se sont ajoutées de nombreuses plaintes individuelles d’adoptés, de personnes arrivées via visa médicaux et de mères biologiques (roumaines).

En juillet 2023, le parquet de Paris a pris le dossier en charge, et a orienté les dossiers des plaignants à l’Office de Lutte contre le Trafic Illicite de Migrants (OLTIM) qui dépend du ministère de l’Intérieur.

Des victimes ont commencé à être auditionnées dès janvier 2024.

Les objectifs de l’enquête sont :

  • Que la France, la Roumanie et la Commission Européenne reconnaissent tous ces crimes, les trafics d’enfants dès les années 80.
  • Que la nature de ces crimes soit reconnue comme « Crimes contre l’humanité » pour qu’il n’y ait pas de prescription.
  • Que les états Français, Roumain et la Commission Européenne reconnaissent que l’Article 21b de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant a été détourné par un puissant lobby et des acteurs pour légaliser le trafic d’enfants avec la mise en place du principe de subsidiarité de la Convention la Haye de 1993.
  • Que les victimes (adoptés, victimes arrivées avec des visas médicaux de courtes durées, les familles biologiques et lanceurs d’alerte) soient reconnues et indemnisées.
  • Qu’un des plus grands criminels du dossier des enfants roumains, Monsieur François Polge de Combret et créateur de l’ONG SERA soit arrêté et jugé. Mr Polge de Combret a fait une propagande médiatique, politique odieuse sur la Roumanie, les institutions pour faire sortir des enfants qui n’étaient ni abandonnés ni orphelins. Son objectif a été de montrer des atrocités pour que les enfants adoptés détestent leur pays d’origine ainsi que leurs familles qui ne les ont jamais abandonnés.
  • L’ONG SERA Roumanie et Care France doivent être réquisitionnées ainsi que les autorités d’adoption comme la Mission de l’Adoption Internationale. Et toutes les autres ONG.
  • Que les architectes, acteurs, diplomaties ayant participé à la destruction du socle juridique de l’Union Européenne qui est la CIDE soient entendus et jugés. Que l’impunité cesse.
  • Que les états Français, Roumains, et l’Union Européenne disent la vérité aux victimes, ce dans l’intérêt public et qu’elles proposent des solutions adaptées pour les dizaines de milliers de victimes.
  • Que la France se dé-ratifie de la Convention La Haye et qu’elle respecte la CIDE et que tous les architectes, acteurs ayant participé à ces crimes à grande échelle ne soient plus financés par l’état Français et la Commission Européenne, par exemple le Service Social International et les ONG comme Sera Roumanie, Care France etc…. .
  • Que des unités spécifiques, juridiques, policières (sans les acteurs, ou experts de l’adoption) soient créés dans tous les pays européens pour accompagner et de façon adaptées les victimes de trafic illicites. Qu’un travail transfrontalier se mette en place pour arrêter les acteurs de ce crime organisé.

Procédure d’enquête : Les auditions des victimes prennent du temps car des plaintes se rajoutent. La Police Judiciaire recherche les acteurs ayant participé à cette organisation (avocats, intermédiaires, Ong, OAA) même si certains sont décédés. A la suite de cette enquête préliminaire, le service fournira un rapport de synthèse au magistrat chargé du dossier qui prendra alors des décisions.

Etre entendu par une institution qui ne connait pas le système de l’adoption et un atout, Il y a réelle prise de conscience que c’est un problème tentaculaire, explosif et que de nombreuses personnes sont impliquées à tous les niveaux notamment au niveau politique. La boîte de Pandore est ouverte depuis les années 1990, tout le monde connait ce dossier. 

Déclarations des Responsables : Il est important de souligner que la France est le 1er pays à ouvrir une enquête judiciaire pour les adoptés nés en Roumanie et à utiliser les bons mots : « trafics illicites » en ce qui concerne les adoptions internationales.

De plus, orienter nos plaintes pour une enquête préliminaire vers l’Office qui Lutte contre le Trafic Illicite de Migrants est très fort symboliquement car nous ne parlons plus d’adoption, de charité, ou de sauver de pauvres orphelins, mais bien d’enlèvements, d’éloignements d’enfants du milieu familial, ce qui résume parfaitement nos situations. Sans compter tous les abus, violences subies par de nombreuses victimes.

D’ailleurs, fin 2022, une mission d’inspection interministérielle voyait le jour pour établir un état des lieux et identifier les pratiques illicites qui ont pu avoir lieu dans le passé dans l’adoption internationale. Notre groupe a été auditionné début février 2023. Le rapport a été remis aux ministres concernés quelques semaines après la rentrée scolaire de septembre 2023. Nous attendons ce rapport qui n’est toujours pas rendu public.  

Cependant, les acteurs du système de l’adoption continuent à jouer un jeu infantilisant et pervers envers les associations et collectifs d’adoptés. Nous sommes assez en colère car la présidence du Conseil National de l’Adoption a convié les associations et collectif d’adoptés le jeudi 18 janvier pour le mardi 23 janvier sans possibilité de le reporter, ou de le faire en visioconférence. Le courrier de la Présidente Madame Limon nous dit clairement « qu’elle a obtenu de pouvoir présenter ce rapport avec les rédacteurs et organiser la réunion du 23 janvier ».

Nous n’avons pas pu aller à Paris, mais près de 13 adoptés d’autres collectifs ont fait l’effort de s’organiser à leurs propres frais pour y participer. Les conclusions sont que cette réunion a été un véritable fiasco. Les rédacteurs du rapport n’étaient pas présents et le rapport n’est pas encore rendu public. La présidence du CNA et la Mai ont eu connaissance de ce rapport avant cette réunion comment est-ce possible ? Et toutes les personnes auditionnées (170) n’ont pas accès, pourquoi ?

Nous le vivons comme une violation de nos droits humains, encore une fois. Et trouver le prétexte du remaniement et qu’il n’y a pas de secrétaire d’état mis en place n’est pas acceptable ! Les nouveaux ministres ont pris leurs nouveaux postes depuis bientôt 15 jours.

Nous savons que les conflits d’intérêts sont énormes chez les acteurs de l’adoption qui veulent tout gérer, cela ne marche plus pour nous car nous savons qu’ils ont une part de responsabilité très importante dans ces pratiques illicites qui ne va pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant, mais qui détruisent les familles vulnérables et leurs droits parentaux dans les pays pauvres.

Les trafics d’enfants roumains sont connus depuis les années 90, les archives diplomatiques le démontrent notamment avec les rapports des ambassadeurs ainsi que le rapport « Pour une éthique de l’adoption internationale » rendu public en novembre 2001 de M. Gérard Gouzes rédigé à la demande de Lionel Jospin, Premier ministre sous la présidence de Jacques Chirac.

Depuis 2022, notre dossier se retrouve sur les bureaux des ministres Français, Belges, Procureurs, Institutions Européennes, l’OLAF et Euro Just et des députés du parlement Européen.

Il est grand temps que les médias se saisissent à leur tour de ce sujet tellement grave et connu depuis 25 ans. La parole des victimes est de toute façon en train de se libérer et on ne pourra plus l’arrêter. Le silence dans de telles affaires n’est plus acceptable.

La France, la Belgique et les responsables de l’Union Européenne ne doivent plus fermer les yeux et mettre le problème sous le tapis car les conséquences pour les adoptés sont désastreuses.

Dans le dossier des enfants roumains de nombreux enfants ont disparu pour alimenter d’autres filières comme la pédophilie, le trafic d’organes, prostitution sous le couvert de l’adoption internationale.

Des centaines de dossiers (404 en Roumanie), des rapports ont également disparus.

Nous voulons qu’une investigation, collaboration transfrontalière s’ouvre au niveau de l’Union Européenne avec Europol pour savoir où sont tous ces enfants portés disparus, et donner des réponses à toutes leurs familles qui les recherchent depuis des années.

Nous lançons un appel pour que tous les adoptés, familles biologiques, personnes arrivées avec des visas médicaux nous contactent pour partager leurs expériences et s’exprimer sur leurs questionnements et abus subis.

Non, le Conseil National de l’Adoption ne peut pas être associé à un dossier dans lequel il est mis en cause

Il y a quelques jours, les membres de la commission interministérielle ont remis un rapport aux différents ministères (justice, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères,, et secrétaire d’état et auprès de la Première ministre, chargée de l’Enfance). Les victimes auditionnées n’y ont pas accès et il n’est pas rendu public. Récemment Madame Charlotte Caudel, secrétaire d’état déclarait le 12 novembre sur les réseaux sociaux, que le rapport sera examiné par le Conseil National de l’Adoption

Il y a quelques temps nous étions entendus par la commission interministérielle afin de faire le point sur la traite et les disparitions d’enfants roumains, à l’occasion de laquelle nous avons remis notre rapport apportant la preuve de telles pratiques illicites en matière du droit de l’enfant dans le cadre de l’adoption internationale.

Hors, alors que nous n’avons pas été associés (en tant que victimes de ces trafics) aux conclusions de cette commission, il apparaît que le Conseil National de l’Adoption pourra les examiner librement. Il s’agit justement des acteurs qui ont organisé notre déportation (car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier l’enlèvement d’enfants sans le consentement de nos familles d’origine).

Nous tenons à rappeler aux ministres concernés que plusieurs plaintes ont été déposées pour dénoncer ces pratiques extrêmement graves que nous n’avons de cesse de dénoncer. Aujourd’hui notre dossier est sur le bureau du juge d’instruction.

En effet, il est temps que Justice soit rendue et que les acteurs de ces crimes contres des enfants déracinés contre leur gré et surtout sans l’accord de leurs parents d’origine répondent enfin de leurs actes.

Le droit à l’adoption ne donne pas tous les droits vis à vis d’enfants qui ont été traité comme de la vulgaire marchandise. En tant qu’adultes, nous demandons maintenant réparations.

Madame Catherine Colonna, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères,  

Madame Charlotte Caudel, Secrétaire d’État auprès de la Première ministre, chargée de l’Enfance,

Monsieur Eric Dupont Moretti, Garde des sceaux et Ministre de la justice,  

Nous avons pris connaissance que la mission sur les pratiques illicites en matière d’adoption internationale a rendu ses conclusions et qu’un rapport conjoint vous a été adressé.  

Madame Charlortte Caudel secrétaire d’état déclarait le 12 novembre dernier sur les réseaux sociaux que le rapport sera examiné par le Conseil National de l’Adoption. 

Selon l’arrêté du 29 mars 2023 portant nomination au Conseil National de l’Adoption nous constatons qu’il y a des représentants d’associations d’adoptés (la voix des adoptés), des représentants d’association de parents adoptifs comme EFA et un représentant du service social d’aide aux émigrants (SSI) et d’anciens membres d’ONG comme Médecins du Monde. 

Suite à notre audition du 10 février 2023, et dans l’intérêt public un rapport sur « Traite et disparitions d’enfants roumains » avec des annexes ont été remis aux membres de la commission interministérielle. Ce rapport démontre l’organisation de notre traite d’enfants. De nombreux acteurs au CNA ont participé à nos déportations forcées.  

C’est pourquoi nous vous demandons en tant que victimes auditionnées de nous transmettre rapidement ce rapport.  

Il est inconcevable que des membres d’un puissant lobby ayant participé à nos exodes sans le consentement de nos familles puissent l’examiner alors que nos dépôts de plaintes sont entre les mains de l’Office Central de Lutte contre les Trafics Illicites des Migrants pour une enquête préliminaire. 

En attente de ce rapport, 

Veuillez agréer Madame Catherine Colonna, Madame Charlotte Caudel, Monsieur Eric Dupont Moretti, nos plus sincères salutations. 

Les membres du groupe Racines&dignité