Des victimes nées en Roumanie issues de trafic dans l’adoption internationale, retirées par des ONG avec des visas médicaux demandent une rencontre officielle avec Mr Macron. Ils veulent que Mme Borne, Mr Dupont Moretti, Mme Colonna, Mme Caubel, la commission interministérielle soient présents pour débattre sur le trafic d’enfants avec ses graves conséquences et trouver des solutions urgentes.
Cri d’alarme sur le trafic d’enfants et la corruption dans l’adoption internationale. Les victimes exportées et/ou portées disparues de la Roumanie.
Extraits du rapport « Pour une éthique de l’adoption internationale » rendu public en novembre 2001 de M. Gérard Gouzes rédigé à la demande de Lionel Jospin, Premier ministre sous la présidence de Jacques Chirac :
« La pratique d’un « commerce » d’enfants avec les pays étrangers ne fait aucun doute et se trouve largement encouragée par un système officiel qui délègue au secteur privé la procédure d’adoption internationale, sans contrôle réel minimal de la part des autorités roumaines. Cette dégradation associe la quasi-totalité du pouvoir ministériel, l’absence de structures réelles de contrôle vis-à-vis de l’exécutif, l’infiltration « d’intérêts privés » au plus haut niveau de la structure politique et administrative, la dilution des responsabilités gouvernementales.
« Il apparaît que le risque du « marché » roumain de l’adoption internationale génère des dérives graves: trafics d’enfants, réseaux de pédophilie, trafics d’organes ».
Contact : grouperacinesetdignite@protonmail.com
Objet : Demande d’une rencontre pour exposer le problème du dossier des enfants roumains et trouver des solutions urgentes pour les victimes.
A l’attention de :
Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République,
Madame Elisabeth Borne, Premier Ministre,
Monsieur Éric Dupond Moretti, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice,
Madame Catherine Colonna, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères,
Madame Charlotte Caubel, Secrétaire d’État auprès de la Première ministre, chargée de l’Enfance,
Et, les membres de la Commission interministérielle relative aux pratiques illicites en matière d’adoption internationale,
Le 1er juin 2023,
Nous avons créé le groupe Racines&Dignité réunissant des victimes nées en Roumanie dès les années 1970, nous avons ressenti la nécessité de nous unir pour retrouver nos racines et notre dignité. Nous voulons rendre une dignité à toutes nos familles à qui l’état français a volé ou a fait
disparaitre leurs enfants.
Nous sommes :
Nous avons dû faire des relances face à l’absence de réponse dans les délais règlementaires et face à des réponses ne répondant pas à nos requêtes.
Depuis le 5 octobre 2022, le groupe Racines & Dignité et 8 victimes ont déposé des plaintes à la Procureure de la République pour l’ouverture d’une enquête judiciaire auprès des principaux acteurs ayant participé à notre exode forcé et sans le consentement de nos familles. (Courrier 1).
Plus de 20 relances ont été faites depuis pour connaitre le nom du (de la) juge d’instruction ainsi que l’état d’avancement de notre dossier. Nous avons eu seulement un numéro de référence. Nous n’avons aucun droit de regard sur le déroulement de l’instruction et aucun acte n’a été formulé au bout de 4 mois après nos dépôts de plainte. Tout semble être fait pour étouffer notre lourd dossier.
Le 10 février 2023, des membres de notre collectif ont été entendus par deux représentantes des inspections générales des affaires sociales, de la justice et des affaires étrangères chargés d’une mission interministérielle relative aux pratiques illicites en matière d’adoption internationale.
Nous avons insisté sur des situations graves des enfants mineurs arrivés sous visa médical sur une courte durée avec des ONG Franco-Roumaines pour recevoir des soins en France sans le consentement de leurs familles. Ce programme a accueilli plus de 120 enfants. La plupart ne sont jamais
revenus en Roumanie. Certains ont été retrouvés, et ont pu exprimer les abus, les violences extrêmes et séquestrations endurés par et dans ces familles d’accueils. Il a été mis en avant l’absence d’explication et leur incompréhension totale face aux raisons pour lesquelles ils étaient arrivés en France. Certains rajoutent avec des preuves que de faux certificats médicaux ont été établis afin de
prolonger leurs séjours forcés en France.
Un courrier a été adressé aux représentants de ce comité avec un dossier sur le trafic des enfants roumains et des propositions bien précises, aucune réponse nous a été adressée.
Voici le communiqué rendu public le 20 février 2023 sur le site médiapart :
https://blogs.mediapart.fr/adoptesderoumanie/blog/200223/les-victimes-nees-en-roumanie-ont-exprime-des-demandes-lenquete-interministerielle
Depuis des années les victimes nées en Roumanie demandent à être écoutés car leurs vies et leurs droits fondamentaux ont été détournés, brisés et violés. Nous avons tenté par le biais du groupe Racines&Dignité de porter la voix, mais à chaque fois les autorités font mine de ne pas savoir, de ne pas comprendre.Depuis le moratoire de 2001, les pressions énormes des lobbies puissants agissent en coulisses pour détourner la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Ce n’est plus acceptable car des rapports accablants existent sur ce fléau dévastateur. L’enfant n’est pas une marchandise. Vous savez que ce sont des milliers d’enfants qui ont quitté la Roumanie avec des pressions de futurs
adoptants et des personnalités politiques dès les années 70 jusqu’au moratoire pour être adoptés dans des conditions la plupart du temps de façon immorale.
Nous savons et vous savez que la majorité de ces enfants avaient encore leurs parents, familles lorsqu’ils ont quitté leur sol d’origine. Ils n’étaient pas orphelins.
Nous savons et vous savez que le ministère des affaires étrangères aurait couvert durant plus de trente ans les faits dénoncés à la mission de d’adoption internationale (MAI) par les services consulaires français à l’étranger. De plus, en 1991 dans une note de l’ambassadeur pour le consul à la suite d’une réunion entre ambassadeurs des pays de la CEE en poste à Bucarest. « Telle que pratiquée actuellement, et si nous ne faisons rien, l’adoption internationale est une bombe à retardement qui nous pètera à la figure, lorsqu’une réaction nationaliste inévitable se fera sentir en Roumanie ».
Nous savons que vous savez que le dossier des enfants roumains est un sujet brulant transfrontalier pour les responsables de Union Européenne, la France et la Roumanie.
Nous savons que vous savez que de nombreux enfants ont disparu.
Nous demandons qu’une enquête s’ouvre pour identifier ces enfants disparus en leur rendant simplement leur dignité ainsi qu’à leurs proches.
Nous savons et vous savez que la vérité finit toujours par éclater et que nombre de ceux qui ont retrouvé leur famille racontent la même histoire. Les mères disent qu’on leur a enlevé leur enfant pour le placer en orphelinat. Lorsque toutes ces femmes racontent la même histoire on ne peut que les croire, et réaliser l’ampleur de ce qui s’est passé. Les preuves de ces modes opératoires existent.
Nous savons et vous savez que cette réalité ne pourrait qu’émerger tôt ou tard.
La France ne peut se passer d’une introspection sur ces pratiques illégales qui auraient été couvertes par des personnalités politiques et autorités publiques.
Vous savez que nous avons été déracinés et personne ne nous en a laissé le choix.
Nous avons tout perdu, notre identité, notre famille, notre langue, notre culture. Nous avons perdu notre droit de sol, notre nationalité pour être exportés à l’étranger sans notre consentement et le consentement de nos familles par charité humanitaire dès les années 70.
A partir de 1993, la Convention la Haye pour l’adoption a détourné l’article 21b de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant en faisant de l’adoption internationale une mesure permanente de protection de l’enfance. Vous savez que nous n’avons jamais été protégés.
Il est donc important pour nous que la France, terre dite “d’accueil” reconnaisse ses crimes, nos souffrances, les violences verbales, physiques, psychologiques, sexuelles que nous avons supportés et continuons à subir de la part de certaines familles.
Il n’est pas rare de constater que ces familles n’étaient pas prêtes psychologiquement à s’occuper d’un enfant, encore moins d’un enfant traumatisé par son déplacement forcé.
A ce jour les preuves sont apparues au grand jour et un grand nombre de personnes les ont
désormais en leur possession. Plus personne ne peut plus dire qu’il ne savait pas.
Nous n’en pouvons plus du silence assourdissant de l’État français voire même des responsables de l’Union Européenne.
Il est grand temps de reconstruire et de cesser de permettre la destruction psychique d’autant
d’individus.
Notre demande est simple, elle est claire.Nous avons besoin que ce jeu cesse pour stopper les dégâts.
Nous vous demandons d’entendre et d’écouter notre voix, que nous soyons reconnus et protégés par l’état Français.
Nos courriers ne peuvent plus rester sans réponse, votre déni et votre lourd silence doivent s’arrêter. Ce serait la marque d’un grand mépris de la part des autorités et qui ajouterait à notre première blessure traumatique suite à nos exportations, kidnappings forcés.
Nous vous demandons de vous rencontrer tous ensemble pour poser sur la table les conséquences de ces crimes contre l’humanité et trouver des solutions. Nous sommes plus de 100 000 adoptés à l’international en France.
Il est indispensable et urgent de mettre en place des assistances financières, juridiques, psychologiques pour la santé mentale de toutes les personnes adoptées qui en ressentent le besoin.
Il est indispensable de simplifier la liaison avec nos familles tel que l’’accès à notre dossier d’adoption, que ce soit en France ou en Roumanie. La recherche des origines nécessite des moyens financiers importants, ce qui nous empêche d’entamer nos démarches. Par ailleurs, il serait
indispensable de travailler main dans la main avec les autorités roumaines afin de faciliter la rencontre avec nos familles d’origine.
Toutes ces aides, assistances doivent être indépendantes et en dehors des acteurs et architectes du système de l’adoption.
Il est indispensable et urgent de sécuriser tous les documents qui se trouvent dans les archives des ONG, agences qui ont joué un rôle important dans nos trafics légalisés.
Nous ne sommes pas vos ennemis, au contraire.
Nous avons à cœur de nous adapter le mieux possible à cet environnement que nous n’avons pas choisi mais qui est le nôtre désormais.
Nous vous demandons de mettre fin à cette tragédie qui nous touche tous. Dans cette histoire chacun doit être respecté et puisse rester digne.
Dans l’attente d’une réponse rapide et des mesures concrètes pour faire face à cette situation intolérable,
Nous vous prions d’agréer, Monsieur Emmanuel Macron Président de la République,
Mesdames, Messieurs, les ministres et membres de la Commission interministérielle, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.
Le Groupe Racines & Dignité
Contact : grouperacinesetdignite@protonmail.com